Jigmé Lingpa (1729-1798) fut le découvreur du trésor dharmique du célèbre cycle d’enseignements du Longchen Nyingthik. C’est l’un des plus grands maîtres et écrivains de l’école nyingma.
Son enfance fut jalonnée de nombreux signes « miraculeux » et à dix ans, il entra au monastère de Palri. À vingt-six ans il entreprit une retraite de trois ans et il eut alors de nombreuses visions et manifesta divers signes de ses accomplissements. À trente-et-un ans, il entreprit une autre retraite de trois ans dans une grotte, près du monastère de Samyé. Pendant cette retraite, il eut trois pures visions au cours desquelles Longchen Rabjam lui conféra les parfaites bénédictions du corps, de la parole et de l’esprit, et il devint inséparable de ce maître.
La profondeur et l’étendue de son érudition, compte tenu du fait qu’il a relativement peu étudié les écritures, le font considérer comme un érudit « spontané ». Il détenait les longues transmissions des tantras* qui étaient passées des maîtres à leurs disciples et il devint aussi détenteur de courtes transmissions, puisqu’il reçut, lors de visions pures, la transmission des enseignements du Nyingthik qui devinrent par la suite l’une des traditions d’enseignement les mieux connues de l’école nyingma.
Le texte de Jigmé Lingpa qui figure dans Vivre éveillé porte sur la manière de mettre en pratique l’entraînement bouddhique dans toutes les activités de la vie quotidienne, au cours des périodes de non méditation. Ces instructions sont fondées sur l’entraînement ésotérique du bouddhisme tantrique, qui met l’accent sur les attitudes mentales et les perceptions.
« Si l’on pouvait suivre les instructions de ce texte, écrit Tulkou Thondup, chaque activité de notre vie serait transformée et accomplie avec compassion, bienveillance, paix intérieure et avec une perception pure de la vraie nature des êtres et des choses. Il n’y aurait plus de place pour les émotions et expériences négatives telles que la colère, la jalousie, la tristesse, etc. Si vous êtes rempli d’énergies positives et de parfaite sagesse, vous serez alors un instrument puissant et bénéfique qui pourra ainsi mieux servir les autres. »